Vous avez déjà le bon profil pour postuler au programme Mandela Washington Fellowship

diopadou
3 min readSep 30, 2019
Photo Crédit : Mandela Washington Fellowship/facebook page

J’étais à Addis à deux jours de la clôture pour postuler au programme Mandela Washington Fellowship. Comme chaque année, j’allais tenter de remplir le formulaire, me poser encore la question de savoir si ça en valait la peine ,si j’avais le bon profil, si j’étais “assez” leader. Attendre, se poser des questions…jusqu’à ce que le délai soit passé. Pour dire encore que je vais tenter l’année prochaine. Mais cette année c’était différent. J’avais pu côtoyer des personnes qui avaient déjà participé à ce programme. Et j’avais senti comment le programme avait eu des effets. De plus, durant mon séjour en Ethiopie, mes amis m’avaient plus d’une fois suggéré de postuler au programme. Que mon profil et mon histoire collait parfaitement aux critères de ce programme. Cette situation est commune je pense à tous ceux qui ont voulu postuler pour le programme Mandela Washington Fellowship. Et qui n’aurait pas voulu qu’on le rassure qu’il avait déjà le profil ? Moi, certainement.

Il est facile pourtant d’essayer de se jauger à ceux qui ont déjà participé à ce programme. De se dire qu’on est très loin de tout ce qu’ils ont accompli. De se défiler, de se dire qu’on attendra l’année prochaine lorsqu’on aura un bilan assez élogieux. En réalité, il est facile de renoncer, dès lors qu’on se compare aux autres tout en ignorant leur parcours. Ignorant le fait que certains sont des parcours qui ne se sont pas faits juste après le fellowship, ou pendant. Ce sont des parcours en perpétuel devenir, boostés certes durant le programme, mais qui ont d’abord eu le courage de postuler.

Le Mandela Washington Fellowship m’a donné l’occasion de savoir que j’avais une histoire à raconter au monde

Le fellowship m’a donné l’occasion de savoir que j’avais une histoire. Belle ou triste, ce n’était pas le plus important. Car dans les moments de doute, il y a beaucoup de gens autour de vous qui n’aimeraient pas se sentir seuls, sentir qu’ils ne sont pas maudits mais qu’ils peuvent également trouver le courage de résister. Résister au temps, résister face à la réussite nonchalante et paresseuse. Résister aussi pour mieux célébrer ses victoires, aussi petites soient elles,mais qui, rassemblées donnent une bonne dose de remontant lorsque viennent les moments de doute. Ainsi au delà de qui j’étais à cet instant là, à Addis, remplissant ce formulaire, se cachait une histoire, un parcours.

Il ne s’agissait pas seulement de remplir un formulaire quelconque. Les questions posées étaient en réalité une invite à retracer son parcours. Ce qui est nécessaire lorsqu’on cherche une vision sur laquelle s’accrocher. Ce sont des questions que je me suis pourtant plusieurs fois posées sans pour autant rentrer dans le fonds pour les éluder. Au premier abord c’était des questions sans réponses, tellement semblant difficiles. Ce ne sont pas des questions auxquelles on peut répondre au pif. Les réponses se devaient d’être authentiques. Vraies. Et le tout ramenant à un tableau concentrique ou les initiatives éparpillées se rejoignent en un point : ma vision.

2019 est maintenant là. Un an après le fellowship, je ne me lasse jamais de revoir les réponses à ce formulaire et surtout de me référer à mon “leadership development plan” construit durant le fellowship. Ces documents sont comme une boussole qui guide chacun de mes pas. Ce que j’y ai écris m’inspire, me remonte le moral dès-fois mais surtout me fait douter souvent. 2019 et au delà, un an après le Fellowship, je sais que les doutes seront encore là. Mais s’il y a une chose que je retiens de 2018, en ayant participé au programme, c’est que les doutes font partie intégrante de notre histoire. Car après tout, des hauts et des bas, c’est le commun de toutes les histoires.

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