Alhamdoulilah !
Je suis bien arrivé à Dakar (il y a deux ans, je visitais Addis pour la première fois), depuis mardi soir. Le temps de « m’acclimater ». La chaleur de Dakar ces temps-ci contraste avec le climat de Addis Ababa, la capitale de l’Éthiopie. Le climat de Addis est presque parfait pouvant atteindre 22° maximum en journée et pouvant descendre jusqu’à 9° dans la nuit. Mon séjour en Éthiopie a duré un mois. Je n’ai pas senti le temps passer. Je suis définitivement attaché à ce pays. Je ne suis pas parti pour le tourisme. J’aurais bien voulu. Il y a tant à découvrir dans ce pays, où la culture et l’art se manifeste si naturellement dans le quotidien que chaque jour a été un voyage au cœur de son histoire. Les éthiopiens sont surtout un peuple auquel on s’attache facilement. Les salutations qui ont parfois l’habitude de s’éterniser te rappelleront le Sénégal. Bien sûr, la particularité est qu’on ne cache pas l’affection que l’on peut avoir pour une personne ici. Avec le coup d’épaule amicale qui accompagne l’action de serrer la main.
Autre élément qui s’éternise : l’injera. C’est la particularité de la cuisine éthiopienne. Une sorte de “galette” produite artisanalement à base de teff (une céréale produite uniquement en Éthiopie et en Érythrée). Si vous êtes amateur de repas épicé, essayer la large gamme de « tibs » accompagnée d’injera. Les épices masqueront le goût quelque peu acidulé de l’injera. Vous trouverez l’injera à tous les 3 repas quotidiens et on mange avec la main même dans les endroits huppés. Après votre commande de repas, n’hésitez pas (pour certains restaus qui ne vous apporteront pas le « raxassou ») à demander où sont les toilettes pour vous laver les mains. Je vous conseille le restaurant “Bata” qui offre aussi des soirées culturelles. La viande est beaucoup plus consommée que le poisson. Mais les végétariens pourront se contenter de “fasting shiro” ou d’autres plats végétariens.
L’Éthiopie n’a plus accès à la mer depuis la séparation avec l’Érythrée. Mais j’ai eu l’occasion de visiter quelques lacs à Debre ziet, une localité située à une cinquantaine de kilomètres de Addis. Faîtes tout pour rentrer avant 21h sinon le transport sera un casse-tête chinois pour rentrer à Bole ou d’autres sub-city d’Addis. Bole, j’y ai passé la grande majorité de mon temps. Bole sub city est une sorte de ville nouvelle où se trouve le très grand aéroport d’Addis. Peut-être notre Diamniadio dans quelques années (cross fingers). Bole est aussi une sorte de quartier d’affaires où hôtels et restaurants sont en forte concurrence. D’ailleurs, je me demande bien comment ils font pour s’en sortir réellement. Cette ville doit sûrement avoir l’une des plus fortes densités d’hôtels et de restaurants. Mais c’est une zone très fréquentée par les touristes également sans compter qu’Addis abrite aussi les sièges de l’UA et de la CEA.
Si l’Éthiopie attire encore des touristes, c’est que les éthiopiens conservent bien leur patrimoine historique et culturel. À Addis, vous pourrez visiter certaines anciennes églises et surtout faire un petit coucou à la grand’ma Lucy au niveau du musée national. Après votre visite, n’hésitez pas à prendre le déjeuner au niveau du restaurant Lucy. Le coût de la vie est relativement abordable même si à Bolé, les prix peuvent être plus chers. Avec 100 à 200 birr, on peut s’offrir un très bon repas. Le birr est la monnaie éthiopienne et 1birr=23, 736 fcfa. L’accueil au niveau des restaus est top et surtout profitez au max des « fresh juice » avec une large gamme de jus de fruit naturel sans additif allant de l’abricot au goyave en passant par les fraises et la banane.
Sur ce point, j’avoue que dans la tête de plusieurs personnes, l’Éthiopie souffre encore de faim. C’est du moins la première impression des gens quand on les annonce qu’on part pour l’Éthiopie. Je ne dirais pas que la faim ou la malnutrition y est complètement éradiquée. Mais les images de personnes avec « la chair collée aux os » ne font plus légion et pour cela, les éthiopiens sont partis de loin. On se rappelle encore en 1984–86 (je joue le vieux mais je n’étais même pas encore né http://xn--dgrfitt-ryab.com/ rek) le monde se mobiliser pour apporter de l’aide à ce pays qui sous le coup de la sécheresse avait connu une famine qui aura occasionné des milliers de morts et de déplacés. Aujourd’hui, l’agriculture continue de porter l’économie éthiopienne. Ce pays parti de loin a su tirer profit de son climat agréable qui permet la production d’une gamme diverse de cultures allant des céréales aux fruits et légumes en passant par des cultures commerciales telles que le café. L’agriculture contribue ainsi à 45% du PIB quand au Sénégal nous peinons à atteindre les 10–15% ces 5 dernières années. Elle représente aussi 80% des emplois et 60% des exportations du pays. Il y a de plus en plus de bouches à nourrir. Avec ses 101,8 millions d’habitants, elle est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique après le Nigéria. Addis Ababa à elle seule compte 7 millions d’habitants soit la moitié du Sénégal. Grâce à son effectif très important d’agents techniques et de vulgarisation agricole, l’adoption des innovations par les producteurs s’améliore. L’agriculture subit certes les effets du changement climatique mais le café éthiopien a toujours bon goût.
Prendre du café est tout un art en Éthiopie. D’ailleurs, ne manquer pas après le déjeuner la fameuse cérémonie traditionnelle de café avec les fleurs dispersées sur le plancher et les sièges traditionnels qui complètent le décor. Le café éthiopien fait partie des meilleurs sinon le meilleur du monde. Les effluves vous parviennent même en format poudre. Essayer le café Tomoca, l’un des meilleurs et leurs cafétérias sont disponibles à plusieurs endroits de Bole. Au niveau des restaus, essayez aussi le macchiato, une sorte de café expresso surplombé d’une mousse qu’on peut prendre sans sucre accompagné d’un banana cake ou d’un tiramisu.
Si les commerces et hôtels sortent de partout, ce n’est pas pour autant qu’entreprendre en Éthiopie est facile. Les protocoles s’éternisent aussi. J’avoue avoir abandonné l’achat d’une puce téléphonique car j’abhorre les protocoles et les lourdeurs administratives. Je reviendrai plus tard sur ces challenges des entrepreneurs. Les entrepreneurs du digital ont encore beaucoup plus de challenges à entreprendre. Malgré ses 100 millions d’habitants, il n’y a qu’un seul opérateur téléphonique. Avec le manque de concurrence, on est obligé de se soumettre à une connexion internet très capricieuse et à tous les protocoles possibles. Un processus qui ne comporte pas beaucoup de protocoles est bien la demande de visa. Si vous avez tous les papiers, pas de soucis a se faire. Et quand votre anglais est top, vous n’aurez aucune difficulté à communiquer avec les éthiopiens même si c’est la dictature de l’amharique dans certains endroits. Avant de finir ce récit, laisser moi célébrer la beauté des éthiopiennes. Ce n’est pas qu’une légende. (PS : je ne réponds à aucun commentaire sur ça).